Aujourd’hui, un mot aux acceptions multiples, mais nous nous intéresserons au champ lexical financier du terme… Tout le monde sait ce qu’est la Bourse, ce lieu où se négocient notamment des valeurs (actions, obligations, options…) ou des matières premières (pétrole, café, sucre, blé…) ; Si aujourd’hui la plupart des bourses sont dématérialisées, cela n’a pas toujours été le cas, et par analogie avec des canaux commerciaux plus traditionnels, la salle où les ordres d’achat ou de vente sont passés dans les banques s’appelle toujours « salle des marchés ».
Ce terme n’est pas sans cohérence, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un marché où les prix sont fixés selon la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande, comme si on venait y faire nos emplettes de valeurs financières. Mais quelle est l’origine du terme « bourse » ?
Un peu d’histoire…
Au 14ème siècle, Bruges était un grand port commercial. Des marchands de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal ou d’Écosse comptaient parmi les visiteurs réguliers de la ville. Les bateaux, arrivés de tous horizons, accostaient et déchargeaient leurs marchandises. Les marchands étrangers faisaient commerce entre eux, les échanges monétaires étaient nombreux.
Les Brugeois n’y prenaient pas directement part, mais les aubergistes accueillaient les marchands étrangers et les représentaient en leur absence. Parmi ces hôtels, l’un d’entre eux était particulièrement grand et bien placé, ayant pignon sur une immense place centrale de la ville. Les tenanciers de cet hôtel mettaient non seulement le gite et le couvert à disposition des marchands, mais louaient aussi les caves du bâtiment pour que ceux-ci puissent entreposer en toute sécurité leurs marchandises.
Par mesure de commodité, les échanges commerciaux se faisaient donc sur la place devant cet hôtel, et les paiements se faisaient dans toutes les monnaies européennes de l’époque. On allait ensuite chercher les marchandises dans les caves de cet hôtel… A l’issue des transactions monétaires, les marchands se dirigeaient vers les courtiers pour changer le produit de leurs ventes dans leur monnaie nationale. Ainsi, les taux de change des principaux comptoirs commerciaux à travers l’Europe étaient cotés à Bruges. Notre première bourse moderne était née…
Ah… J’oubliais… Les tenanciers de l’hôtel s’appelaient « Van der Borsen »… L’enseigne de l’hôtel était constituée des armoiries de la famille. Par analogie, la place marchande qui était devant prit donc le nom de « Bourse ». Au déclin de Bruges, l’activité commerciale se développa à Anvers, nouvelle place financière, et on reprit naturellement le terme « Bourse » pour désigner le lieu où se réunissaient les marchands et les changeurs de monnaies. Il en fut rapidement de même à travers toute l’Europe…